Delta

 — Colin Snapp

du 22.09.2016 au 29.10.2016

Communiqué

Pour sa nouvelle exposition « Delta », Colin Snapp confère à des objets « intermédiaires » une poésie romantique qui renvoie à la fois à la perception phénoménologique et à la production artistique.


Un ensemble de fenêtres provenant d’un autobus est installé sur le sol la galerie. Elles contiennent pour l’artiste : « l’histoire d’une multitude de regards »[1]. Rassurantes et sécurisantes pour les passagers, elles sont également un élément de dissociation physique entre le moment présent et le paysage qui défile. En isolant ces fenêtres de leur contexte fonctionnel, la scission intérieur/extérieur est annulée et rend visible le filtre perceptif qui vient modifier la réalité. Au-delà des multiples histoires contenues dans ces différentes fenêtres, apparaît un regard critique sur notre société contemporain : celle de la globalisation et du virtuel, à l’image de touristes passifs bloqués derrière les vitres d’un autobus, leurs verres de lunettes de soleil, leurs objectifs d’appareils photos et leurs écrans de smartphones. La superposition des filtres et la nécessité d’enregistrer la nature dans la planéité d’une image rendent compte d’un évitement du temps qui, malgré des tentatives de distanciation et de dissociation, se déroule sous nos yeux inexorablement


Avec la série IRND[2], l’artiste présente les lentilles infrarouges qu’il utilise pour filtrer la lumière lors des tournages de ses films et qui ont été fendues ou brisées suite à leur utilisation. Elles sont aussi des fenêtres qui modifient la perception du regardeur, celui qui est derrière l’objectif et plus tard celui qui sera devant la photographie. Par-delà le filtre, les images racontent des voyages, notamment des moments de contemplation dans d’impressionnants paysages désertiques.


De la recherche picturale autour des potentialités des objets photographiques à la critique de leur utilisation abusive, Colin Snapp rend visible les décalages entre l’expérience réelle et sa captation pulsionnelle. Il nous invite progressivement à une plongée dans le réel, une traversée de la nature et une exploration des modalités du voir en associant à la fois la transparence, le translucide et l’opacité.


Marie Bechetoille






[1] Conversation avec l’artiste, mai 2016.


[2] Infra-rouge à densité neutre



photo : Aurélien Mole
Delta
du 22.09.2016 au 29.10.2016 , Galerie Allen
photo : Aurélien Mole
Delta
du 22.09.2016 au 29.10.2016 , Galerie Allen
photo: Aurélien Mole
Delta
du 22.09.2016 au 29.10.2016 , Galerie Allen
Colin Snapp Delta, 2016 (detail) photo: Aurélien Mole photo : Aurélien Mole
Delta
du 22.09.2016 au 29.10.2016 , Galerie Allen
Colin Snapp
IRND Platinium/Amber/3, 2016
filtre infra-rouge à densité neutre, impression konica 35mm
Image : 65 x 47 cm
photo : Aurélien Mole
courtesy the artist and Galerie Allen, Paris
Colin Snapp
Colin Snapp
IRND Platinium/Amber/2, 2016
filtre infra-rouge à densité neutre, impression konica 35mm
Encadrement : 65 x 47 cm
photo : Aurélien Mole
courtesy the artist and Galerie Allen, Paris
Colin Snapp
Colin Snapp
Sheraton, 2016
Vidéo et caméra digitale
19 x 37 x 22 cm / dureé 60 mins
Photo : Aurélien Mole
Courtesy the artist and Galerie Allen, Paris
Colin Snapp
Colin Snapp
IRND Platinium/Amber/1, 2016
filtre infra-rouge à densité neutre, impression konica 35mm
Encadrement : 65 x 47 cm
photo : Aurélien Mole
courtesy the artist and Galerie Allen, Paris
Colin Snapp
Colin Snapp
Delta, 2016
fenêtre de bus de tourisme, film teinté et acier thermolaqué
456 x 111 x 5,5 cm
photo: Aurélien Mole
courtesy the artist and Galerie Allen, Paris
Colin Snapp
Colin Snapp
IRND Platinium/Sepia/6, 2016
filtre infra-rouge à densité neutre, impression konica 35mm
Image : 65 x 47 cm
photo : Aurélien Mole
courtesy the artist and Galerie Allen, Paris
Colin Snapp